Texte de la visite


Jean est la Porte. Il clôt aussi la Bible car l’Apocalypse en est le dernier texte.
Ici l’Apocalypse s’ouvre sur le Prologue (A) où s’inscrit la porte de l’Office de Tourisme, et se clôt sur le Paradis et la Jérusalem Céleste qui englobent la porte de la Collégiale (B).
Au centre la Vision de Dieu. Avec le Christ au glaive inscrit dans une porte. (C}
C’est entre ces trois portes que se construit l’Apocalypse.

Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville!
 Apocalypse 22 : 14 



Le Prologue (A)
Nous allons commencer par le Prologue car fait unique dans l’Apocalypse, la symbolique employée nous est expliquée dans le texte même  
et nous permet de comprendre le procédé d’écriture  de l’Apocalypse : des images symboliques, paraboles visuelles

Prenons le texte :(A1)« Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son serviteur Jean… »

L’idée d’amour, est immédiatement rappelée. Cela place le texte sous le signe de l’Espéranceeparce que le Christ nous aime

Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ! …
 A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen!          
 
Puis Jean raconte
.
Nous pouvons voir sur la partie en planches grises, symbolisant la part terrestre, à droite de la porte l’île de Patmos (A2), vue d’en haut avec les mouvements de mer,
et à gauche Saint Jean âgé (A3) qui se retourne (sa main (A4) est dans l’autre sens).
Le « retournement » marque  cette nécessité de se tourner vers le Seigneur, en un mot, la nécessité d’une conversion personnelle.
Ce n’est qu’une fois retourné (converti) qu’il peut voir le Christ de lumière…
  L ‘épée (A8) aigue symbolise la parole du Christ, coupante, brillante, précise, véhicule un message radical, loin de la tiédeur.
Pour rendre le visage solaire, je l’ai traité en or, (A9) matière solaire s’il en est. 
Quant aux chandeliers et aux étoiles le texte nous  l’explique… Les sept étoiles sont les anges des sept églises, et les sept chandeliers sont les sept églises.
Ces sept églises et les sept étoiles sont représentées explicitées sur la partie haute.    (A10) Sept églises :
la primatiale Saint Jean de Lyon, la reconstruction de la Basilique Saint Jean d’Ephèse, la Basilique Saint Jean du Latran,
l’Eglise Notre-Dame de Bias, la cathédrale Saint Caprais d’Agen, la Cathédrale Saint André de Bordeaux et la Collégiale de Saint-Emilion avec leur sept anges…


La Vision de Dieu
Saint Jean est ébloui par la vision du Christ  et cela l’entraine à la vision de Dieu par la porte  du Christ,
que j’ai placée, non seulement physiquement mais spirituellement au centre de l’Apocalypse…
Au centre trône la Trinité contemplative, c.-à-d. telle qu’elle nous est offerte à notre contemplation.
Le Père est ce point rouge veiné de blanc, entouré d’une lumière blanche et aveuglante qui se termine en vert émeraude.
Je vous dois quelques explications. Comme peintre j’ai essayé de peindre Dieu : j’ai tenté le vieillard chenu, le Dieu christique, le dieu œil etc…
Mais aucune solution n’était satisfaisante. Alors vient le moment où l’on revient à plus d’humilité.
Je n’ai pas vu Dieu et je suis certain que le jour où nous le verrons, nous serons surpris….
Je me suis alors rabattu sur la description de Saint Jean, car Saint Jean en connait plus que moi sur le sujet …

Or Saint Jean écrit ceci qui est la Vision de Dieu :Celui … avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine; et le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à de l'émeraude. Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. …  Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. … . Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient! …
Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

J’ai ainsi construit  la Trinité et le panneau central au plus près du texte.
La Trinité (C1) : le Père (C1a)  (le point de jaspe rouge le halo de lumière et le tour émeraude) le Fils en Agneau immolé (C1b), et le Saint Esprit (C1c) 
(les sept lampes ardentes les sept dons, esprits de Dieu), le tout inscrit dans le cercle forme parfaite et divine.
Au dessous le Christ dans la porte (il est la porte)  (C2) qui tient le rouleau du livre au sept sceaux (C2a) et dont la parole est une épée tranchante.
L’ensemble divin (Trinité + Christ au glaive) est en avant du reste, séparée du reste du tableau par une gorge en or

Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux? Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder…
Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau. Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant:
Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes
de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation…
L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.

 Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient:
A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!
Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.


Autour de la Trinité et du Christ porteur du livre aux sept sceaux,  tout ce qui va permettre de diffuser la Vérité  de cette Vision de Dieu :
les quatre vivants ou 4 évangélistes (C3) , les 24 vieillards (symbolisant les 24 livres de la Bible (C4),
l’arc-en–ciel (C5) qui symbolise l’union personnelle et directe de Dieu et des hommes, enfin vers le bas les sept églises (C6).
Chacune des sept églises (Pergame, Sardes, Thyatire, Ephèse, Smyrne, Laodicée et Philadelphie) est représentée par sa récompense en cas de conversion.
« Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » par exemple pour Smyrne.
Chaque église est différente architecturalement, porte une faute personnalisée différente et une récompense différente si elle se corrige.
Nous retrouvons ici cette diversité qui n’empêche en rien l’unité ainsi que la faute des églises qui n’interdit pas la possibilité de leur conversion et de leur rédemption.
Le Centre est construit en croix rayonnante  (CR) (qui comme son nom l’indique porte en même temps la Croix et le rayonnement de Dieu) à partir du point de Jaspe, à partir de Dieu. Le montant vertical de la Croix est le tronc de l’arbre de vie où se placent les églises suivant une très ancienne iconographie médiévale.
Le centre est en cèdre du Liban qui rappelle que le plafond du temple de Salomon comme l’Arche d’Alliance
(qui avait aussi des parties en acacia) étaient en Cèdre du Liban.
C’est pour cela que j’ai travaillé en transparence afin de garder visible la matière  du bois.
Des deux côtés de la Vision de Dieu, se trouvent donc deux fois la représentation de la femme.
La Femme de l’Apocalypse est la vierge… mais pas seulement, elle est l’Eglise… mais pas seulement, elle est la chrétienté… mais pas seulement.
Elle est en somme le creuset qui donne naissance au chemin vers Dieu.
Du côté du mal, elle est enceinte et traquée par le Mal (F1). Son sexe est une porte ouverte où s’inscrit le poisson de la chrétienté. 
Elle donne naissance à l’Eglise

Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement.

…. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté.

Mais elle a des ailes, et cela lui permet d’échapper au dragon et d’enfanter un fils qui porte le sceptre de fer
et que nous retrouvons du côté du Bien (F2) et le sceptre de fer dans la bataille d’Armageddon.

Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit dans le désert…

La femme présente l’enfant mais ne le tient pas. C’est une constante de l’iconographie catholique : la Vierge présente le Christ mais ne le tient pas car il est Dieu.



 La Jérusalem Céleste et le Paradis
Il faut en fait commencer ce passage au fond du mur ouest, par l’Agneau sur la Colline de Sion (B1). Puis le Jugement dernier (B2) ouvrira sur la Jérusalem Céleste et le Paradis (B3)

Je regardai, et voici, l'agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. Et ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards…Et cela commence par la moisson et la vendange (en bas à gauche) (B4)Lance ta faucille, et moissonne; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mère
Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs. Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades.

Alors la foule s’avance vers le jugement… (B5) Ceux qui sont condamnés tombent nus dans le feu (B6)
            Ceux qui sont sauvés, qui sont élus, traversent sont vêtus de blanc et couronnés. (B7)

Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres….Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu.

Leur robe est écrue et leur couronne couleurs d’assiette à dorer. C’est seulement après avoir passé le sang de l’Agneau immolé
que leur robe devient lumineuse et blanche et que leur couronne se pare d’or car (B8)

« Ils seront blanchis par le sang de l’Agneau »

Cela veut dire que chacun d’entre nous a une potentialité de sainteté mais que celle ci ne peut se réaliser que par  le sacrifice du Christ.
Les élus grandissent peu à peu jusqu ‘à devenir de taille réelle à l’entrée de la porte de la collégiale, sous la Jérusalem céleste
afin que nous puissions nous identifier et passer nous aussi la Porte du Paradis. (B9)

Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël: à l'orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l'occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'agneau. …

                  La ville avait la forme d'un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. … La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur.

Représenter la Jérusalem Céleste ne peut se faire qu’en restant au plus près du texte. La Jérusalem céleste est peinte les murailles à plat comme dans les enluminures mozarabes. Quatre murailles de jaspe (pierre rouge-rouille avec des veines blanchâtres),
avec sur chacune trois portes en perle, ici plus exactement en demi perles. Et elles circonscrivent bien un carré. (B10)

Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d'émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d'hyacinthe, le douzième d'améthyste. Les douze portes étaient douze perles; chaque porte était d'une seule perle.

Ce sont les douze pierres des deux montants de la porte de la Collégiale.  (B11) Le jaspe est au sol, l’améthyste touche la Jérusalem céleste…
Je n’ai mis ni les noms des tribus d’Israel sur les portes, ni ceux des apôtres sur les fondations car nul exégète n’a trouvé quelle pierre va avec quel apôtre et les avis divergent.

                  La place de la ville était d'or pur, comme du verre transparent… La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau…
Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau. ..
Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. …
 Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville…

Nous avons ici la description du Paradis. Dans cette place, carrée et d’or pur, (B12)  a été gravé l’arbre de vie dont les branches débordent de la place
pour que ses fruits soient nombreux et riches (B13).
Au centre de cette place viennent se placer le Trône de Dieu, (B14) l’Agneau (B15) et le fleuve de l’eau de la vie, (B16)  représentant l’Esprit qui nourrit
c.-à-d. que nous avons devant nous la Trinité. Mais contrairement à la Trinité de la Vision de Dieu, les Personnes sont ici distinctes.
Il s’agit de ce que l’on appelle la Trinité active ou économique où l’eau vive qui donne la vie remplace les sept flammes, dons de l’Esprit Saint
. La source jaillit bien du trône et de l’Agneau.
Il me semble que devant une telle complexité du message, il n’y avait d’autre solution que d’accepter de me couler précisément dans le texte.
Un paradis de fantaisie ou trop subjectif aurait rendu le message  non intelligible.


Composition générale du mur ouest.

A gauche se développe le Mal jusqu’à la Vision de Dieu qui se compose de trois parties :
l’exposition où la Triade du Mal est définie (le calque rouge) , puis le déferlement du Mal (le calque jaune), et enfin le résultat de celui-ci… (le calque mauve)
Dans le mal toutefois il y a au dessus les anges qui permettent à tout moment la rédemption de l’homme (calque bleu)
A droite le Bien (calque vert) qui après l’annonce de l’Ange Christique et avec les Témoins  nous emmènera vers la Vision de Dieu
en passant tout d’abord par le coup de semonce des cavaliers avant que le Christ ne s‘implique dans Armageddon,
et que les Noces de l’Agneau comme la première résurrection soit possible.
Mais vous pouvez voir que l’Apocalypse n’occupe que trois mètres quarante sur les cinq mètres de haut.
Si l’Apocalypse est le dernier livre de la Bible, sa conclusion, nous avons voulu mettre au dessus le premier livre de la Bible : la Genèse. (calque blanc)
Les tissus du haut en encre de chine et pigments sur toile représentent donc de l’extérieur vers le centre les six jours de la Création.
Jusqu’à l’homme qui est au plus près de Dieu. Sur les montants sont placés deux symboles récurrents : l’épi de blé et la grappe de raisin c’est à dire, le pain et le vin.
Fixés à la structure visible des animaux en avancée, sortes de gargouilles visuelles, sont des symboles du Christ.
Empruntés au Bestiaire du Christ, livre qui répertorie toutes les figures animales que la représentation du Christ emprunta
(exemple : le phénix car il meurt et renaît, le coq parce qu’il avait réputation de faire lever le soleil…etc… ).
Leur densité est d’autant plus importante que l’on approche du centre et donc de la vision de Dieu.

Le Combat : le Mal

A la lecture de l’Apocalypse, on comprend vite que le Mal est le miroir inversé du Bien, que Satan est le singe de Dieu.
Et qu’à la Trinité du Bien répond la Triade du Mal (M1 M2 M3). Car le Mal se développe suivant un même processus : un principe, une incarnation, un esprit.
Il est donc normal de commencer par l’exposition de cette Triade car cela permet de comprendre comment le combattre.
Il n’est peut-être  pas inutile ici de rappeler que la chute de l’ange, Lucifer, vient de deux raisons : son orgueil à vouloir égaler Dieu et sa jalousie envers les Hommes
qui bien qu’inférieurs aux anges sont aimés de Dieu et avec qui il noue une alliance personnelle. Car le Mal de l’Apocalypse voudra toujours ces deux pôles : vivre hors de Dieu, et nuire aux hommes.
En premier lieu, il y a le principe : le dragon  (M1)

Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre.

….le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre…

 
J’ai représenté ici en entrée du Mal, le dragon et ses deux premières têtes (les cinq autres seront visibles tout au long de l’Apocalypse jusqu’à la septième qui sera celle de sa mort) sont écarlates.
Je n’ai pas voulu lui donner une tête de dragon conventionnelle car je ne voulais verser ni dans l’héroïc fantasy ni dans la bande dessinée.
En cherchant à signifier le mal, j’ai pensé à la tête de mort. Car le Mal c’est la mort, sans espérance et sans transmission. La mort comme refus de la Vie éternelle que Dieu nous offre
.Puis vient  l’incarnation : la Bête de la mer (M2)

Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard;
ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité.
Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie.

 
La Bête de la mer n’est pas répugnante. Elle est forte, puissante  mais pas hideuse.Car souvent le Mal peut être séduisant.
Si il était répugnant nous le fuirions naturellement…
Le fait qu’elle ait sept tête mais dix cornes symbolise un déséquilibre, une anormalité (elle devrait avoir sept ou quatorze corne mais pas dix !).
En fait quand on l’observe bien il y a « quelque chose qui cloche ». Une de ses têtes porte une blessure  à la gorge, pour singer l’immolation de l’Agneau… 
Mais au lieu du sang rouge et pur de celui-ci,  coule ici un liquide purulent et noir. Enfin vient l’esprit : le Faux-Prophète (M3)

Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon…

Le Faux-prophète semble un doux agneau mais c’est un masque. Il a la voix d’un dragon. Son masque est tenu par une bride rouge.
Mais en dessous on voit le poil noir de la Bête. Sa toison qui imite la toison de l’agneau immolé
au lieu d’être constitué de cercles, symbole de perfection divine est constituée de 6, qui donnent le chiffre de la bête…

Elle exerçait toute l'autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie.
Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.
Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête
qui avait la blessure de l'épée et qui vivait. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât,
et qu'elle fût que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

 
Là se trouve un passage célèbre de l’Apocalypse sur le Faux-Prophète 
   
        Elle (la bête Faux-prophète) opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.
Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête,
disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête …  Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât
, et qu'elle fût que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, … ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.
Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes …
Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel.

Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. 

Le fait que le Faux-Prophète puisse faire parler une image de la Bête de la Mer, (c’est-a-dire que l’esprit du Mal puisse animer une image virtuelle, comme si c’était une réalité)
nous amène à réfléchir sur notre temps. C’est la raison pour laquelle j’ai peint en face du Faux-prophète  une carte mère (M4)  avec des microprocesseurs.
Car notre monde actuel des smartphones, aux images, en passant par les ordinateurs, les réseaux asociaux
  est devenu plus virtuel  qu’il ne le fut jamais, bien loin des réalités humaines. Et ceci fait apparaître en surimpression les têtes de la Bête de la Mer.
De cette apparition de l’image de la Bête de la mer, tombent des billets et des pièces (M5).  Et au dessous se trouvent les adorateurs prosternés (M6). 
Prosternés devant la Bête, prosternés devant l’image virtuelle, prosternés devant l’argent
.Après cette scène d’exposition qui pose la nature du Mal, et clôturée par la première aile d’ange, voici la Grande Prostituée. (M7)

Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes.
Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles.

Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution…
 Ils combattront contre l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois,
et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.

Et il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues.             (M7)

Contrairement à mes représentations habituelles, j’ai caché tout ce qui caractérise une femme (regard, etc…)
pour ne laisser visible que ses attributs sexuels (bouche, seins, fesses), tout le reste étant caché. Elle a les cheveux défaits comme le veut la tradition.
La coupe qu’elle porte est le Bien inversé. (M8) Elle ressemble à un calice mais au lieu de porter le sang du Christ, elle porte l’argent de la prostitution.
Dans sa robe-manteau écarlate (M9), on peut voir la ville (Babylone) le feu, le Mal (tête de mort) et bien entendu les sept têtes et les dix cornes de la Bête.
        
    Le mer devant laquelle elle se trouve (M10) vous permettra de trouver le monde (couples, enfants,) et comme le dit le texte « les langues ».
Au dessus nous pouvons voir Babel (les langues) qui s’écroule (M11). Il y a un lien fort entre Babel et l’Apocalypse. Babel et Babylone sont une seule et même ville.
Il s’agit du mot grec ou du mot hébreu. Pour le Père Philippe Plet, Babel représente être du monde.
Le Christ nous demande d’être dans le monde mais de ne pas être du monde. Etre du monde c’est substituer au système de valeur spirituel et absolu que nous propose Dieu ,
un système de valeur relatif et immanent que le monde nous impose. C’est donc refuser Dieu, et accepter l’homme comme valeur ultime d’un monde sans Dieu.
            Sur ce monde planent les oiseaux (M12) que nous retrouverons à la bataille d’Armageddon.
            Puis viennent les rois de la terre…(M13 –M 18)

Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, un existe, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps.
Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition.
Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête .
Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.
Ils combattront contre l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.

 
Ces sept rois au service de la Bête ne sont pas décrits plus avant. J’ai choisi leur signification et l’Eglise n’a rien trouver à redire à mon choix personnel.
Mais il aurait pu être tout autre. Il fait partie  des choix personnels d’actualisation de l’Apocalypse.
Ces sept rois sont représentés dans un carré, forme symbolique de ce qui est terrestre. Ils sont perchés sur des échasses instables tenues par des brelages
  afin de montrer la précarité et la fragilité de leur pouvoir. Ces sept rois sont, de bas en haut :
le premier  (M13) est la spéculation (car si la richesse n’est pas un mal, la spéculation l’est), le deuxième (M14) représente le nombrilisme, l’égocentrisme et la société du spectacle.
Puis le troisième (M15) nous montre le mépris de la nature (seule une feuille verte et le reste est noir, calciné). Le quatrième (M16) représente ce que le monde actuel voudrait bien faire de nous :
de bons petits soldats lobotomisé (il n’a même plus de tête, juste un carré) qui prennent leur place numérotée dans leur petite case.
Le cinquième (M16b) roi représente le morcellement de la vie sous la pression du temps. Chacun se débat dans sa propre case sans connaître ni même voir le voisin
et le temps nous presse (« as-tu été cherché les enfants ? » « J’ai un rendez-vous téléphonique à 18 h 15 précises » « T’es passée au pressing). Pas le temps de la méditation ni le temps de l’autre.
Le sixième (M17) représente cette mécanisation à outrance qui déshumanise, Le septième (M18) représente la nouvelle génération de circuits imprimés
et tout ce monde du numérique et du virtuel qui nous déconnecte de la vie réelle. Le petit carré rouge (M19) en bas à gauche de chacun des rois,
montre qu’ils sont directement en lien avec la bête, écarlate. Ce choix est un choix personnel, mais en accord avec l’Eglise.
Ici, je voudrais introduire une digression nécessaire. Et expliquer comme le pictural vient au secours du sens. Le cahier des charges stipulait donc que l’Espérance devait être présente.
J’ai donc choisi que le Mal n’occupe pas toute la hauteur de l’œuvre. La partie supérieure est peuplée d’anges à la trompette, de lumière et de clarté, d’or et de blancs (M20).
De plus les ailes des anges et l’échelle descendent bas dans la partie du Mal. Et chacun peut s’en servir pour grimper, pour échapper au Mal. (M21)
Le  discours est simple, clair. A tout moment, même au plus profond du Mal, l’homme peut  se sauver. Même au plus sombre, la rédemption de l’homme est possible…
Après la seconde aile d’ange vient la vision terrible de la chute de Babylone, du Puits de l’Abîme et des sauterelles.

Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux,
parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l'impudicité,
et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.
Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait:
Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux.

A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée.
Et tous les rois de la terre pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront:
Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante ! En une seule heure est venu ton jugement!
Malheur! malheur!... En une seule heure tant de richesses ont été détruites! … Malheur! malheur!
La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite! Ciel, réjouis-toi sur elle!
Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi!
Babylone est en feu ! (M22)

Dans les immeubles, gratte-ciels impersonnels vous pouvez voir toutes les manifestations des esprits impurs :
il y a les  rats, l’argent de la prostitution et bien d’autres choses encore. « Sortez » dit le texte et l’on voit une foule qui fuit.
Certains se jettent dans le feu, d’autres errent, enfin certains comme cette femme à gauche s’accrochent aux ailes des anges. (M23)
Même dans le feu de la punition de Babylone, l’homme garde la possibilité de choisir ou de refuser Dieu Et voici le Puits de l’Abîme (M24)

La clef du puits de l'abîme lui fut donnée, et elle ouvrit le puits de l'abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d'une grande fournaise;
et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits. De la fumée sortirent des sauterelles, qui se répandirent sur la terre; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu'ont les scorpions de la terre
. Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'avaient pas le sceau de Dieu sur le front…

Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l'or, et leurs visages étaient comme des visages d'hommes.
Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions. Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer,
et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Elles avaient des queues semblables à des scorpions et des aiguillons,
et c'est dans leurs queues qu'était le pouvoir de faire du mal aux hommes pendant cinq mois.
Elles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon…

J’ai choisi pour représenter le Puits de l’Abîme une forme qui paraît être un labyrinthe à voie unique, brûlé et métallique pour en développer le côté infernal.
Le labyrinthe à voie unique est positif. Il représente la nécessaire introspection, la réflexion intérieure, la méditation.Mais en vrai ce n’est pas un labyrinthe. (M24)
Les galeries bouchées ne permettent pas d’explorer l’ensemble. Et cela symbolise parfaitement le mal. Il paraît de prime abord être positif, être une solution.
Mais quand on y regarde de plus prêt on voit qu’il est un cul de sac, qu’il vous restreint et vous capture dans un espace clos .
Le mal nous attire, et veut nous séduire, mais il nous trompe et nous entraîne dans une impasse. J’ai transformé les chevaux de combat que sont les sauterelles dans le texte
en char de combat (M25) . L’idée est la même bien entendu mais l’actualisation en engin blindé rend l’image plus compréhensible.
Au dessus du Puits de l’Abîme j’ai représenté leur roi, Abaddon. (M26)Les sauterelles ont été peintes au pochoir. (M27)
Non pas pour m’épargner du travail mais pour rendre sensible la côté mécanique et répétitif de l’assaut des sauterelles du Mal.
Au bas de cette scène dramatique, se place la troisième tête de mort du dragon, la Quatrième étant tournée vers la scène suivante…(M28)

Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d'Euphrate. Et les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés afin qu'ils tuassent le tiers des hommes.

Les quatre anges sont ces quatre boules de lumière liées dans le fleuve vert (M29).  J’ai mis ici peu d’interprétation
car les exégètes ne sont pas vraiment prolixes sur le sujet et qu’il est difficile de ce faire une idée Comme la vision suivante qui reste obscure...mais plastique

je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée, et du soufre. Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée, et par le soufre, qui sortaient de leurs bouches…
(M30 )

Là encore la quatrième tête de mort du dragon se délecte du spectacle…Puis vient un passage célèbre de l’Apocalypse qui ici prendra très peu de place : les fléaux. (M31)
Nous connaissons certaines images qui ont donné sa mauvaise réputation à l’Apocalypse : l’étoile Absinthe qui empoisonne les eaux, les poissons qui meurent dans une mer de sang, les hommes qui meurent d’ulcères et toutes ces images noires. Ici tout y est en réduction, entassé sur quarante centimètres.
            Pour deux raisons au moins.
La volonté de ne pas alourdir les épreuves de l’Apocalypse, de lui laisser la clarté d’une Espérance. Si j’avais peint dix mètres d’épreuves et de souffrance, j‘aurais lassé le plus optimiste et cela n’eut pas été juste par rapport au message du Christ.
            Ensuite parce qu’il me paraît plus intéressant de m’atteler à l’analyse du principe du Mal plutôt que de m’étendre sur le résultat de son action.            Le Mal s’étant déchaîné tout au long de ces quinze mètres, il ne reste plus grand chose. Un désert brulé, vide (M35) ou juste on peut voir le soleil noir de Satan,(M34)  la Bête de la Mer où la coupe verse un liquide sur la plaie et en bas (M32)   

               Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout puissant…
Tout semble indiquer une victoire du Mal sur la terre… (M35)

Sauf qu’il y a au dessus trois langues d’or descendant du ciel auquel les hommes peuvent s’accrocher (M36)
Sauf qu’il y a la béatitude de ceux restés fidèle à Dieu (M37) 

Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte!
          

  Sauf qu’il y a le Camps des Saints, (M38) ce cercle d’or au milieu du désert brûlé. Le dernier cercle des fidèles inscrit dans une croix.
Car il est à craindre que les derniers fidèles vivent sur terre une période difficile…
            Oui sur terre, sans l’intervention de Dieu, le Mal semble l’emporter. Mais Dieu s’engage à nos côté par amour des hommes c’est à dire qu’il offre le sacrifice de son fils, l’Agneau immolé…  
            C’est ce sacrifice qui ouvre aux hommes les Cieux  et c’est cette montée des hommes vers Dieu que nous allons découvrir dans le Bien



L’apothéose de l’homme : le Bien

L’histoire du Bien commence à gauche de l’Agneau sur la colline de Sion.  Elle commence par l’Ange Christique.(V1)…

ses pieds étaient comme des colonnes de feu. …. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre; et il cria d'une voix forte, comme rugit un lion.
Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j'allais écrire; et j'entendis du ciel une voix qui disait: Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas.
Et l'ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles,
qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps,
mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.


Nous l’appelons l’Ange Christique (V1) car bien que n’étant pas le Christ, il en possède beaucoup de caractéristiques.
De sa main droite il jure mais montre aussi le point d’or descendant des cieux (il montre la seule bande dorée qui aille jusqu‘à la partie beige (V2)). Il sait, il connaît les cieux.
Il porte le livre et il dit « Du temps, il n’y en aura plus ». Pour que la chose soit explicite je l’ai marqué sur sa robe même.
Ainsi peut commencer le combat pour la victoire du Bien.A côté se trouvent les deux Témoins…(V3)

Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours.
Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu'un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis

Lorsque j’ai rencontré le Père Plet, je lui ai demandé la signification des deux témoins qu’après trois ans de réflexion, je ne comprenais pas bien.
Et il me répondit qu’après des dizaines d’années de travail sur l’Apocalypse, lui même n’avait pas une notion très précise de ce qu’ils représentaient.
J’ai chois l’une des nombreuses possibilités. Les deux témoins sont les deux Testaments. J’ai donc représenté le Nouveau Testament plus grand, plus jeune et plus chevelu que l’Ancien.
(V3) Mais ils n’ont qu’un seul corps. J’ai attribué la lumière à l’ancien testament et l’olivier de vie au Nouveau (dans leurs mains).
Derrière l’ancien testament j’ai écris le début de la Genèse (V5) et derrière le Nouveau Testament le prologue de l’Evangile selon Saint Jean (V4)
. Et j’ai alors remarqué que les deux commençaient par les mêmes mots : « au commencement »… « In principio… »Et voici les quatre cavaliers…(V5,V6,V7,V8)


 Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.

Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: Viens. Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre,
afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée.
Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main.
Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin.

Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait.
Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

La signification des Cavaliers marque une des très rares différences entre nous et les orthodoxes. Pour eux, du moins en grande majorité,
 les quatre cavaliers appartiennent au mal et sont le miroir inversé, négatif  des quatre vivants.
  En général, les exégètes catholiques voient dans les quatre cavaliers une sorte de coup de semonce, d’appel pour l’homme à la conversion.
Le cheval blanc (V5) serait christique : en effet la couronne et le blanc sont réservés dans l’Apocalypse au Christ et au divin.
De plus il est vainqueur et sans restriction. Ce qui est un attribut du Christ. Il annonce (et pour cela il est plus grand et peint au dessus) l’arrivée des trois autres chevaux.
La guerre et la discorde (cheval rouge) (V6), la famine (cheval noir) (V7) et la mort  (cheval livide) (V8) surgissent
et sont donc les signes de l’annonce de la nécessité d’une conversion profonde de l’humanité. Mais l’homme est  faible et ne se convertit pas.
Pour autant Dieu qui nous aime ne se détourne pas de l’homme … Au contraire,
Il envoie son fils, le Christ combattre le Mal et se sacrifier pour nous sauver…
La partie qui vient et va ici sur l’Apocalypse des quatre cavaliers au noces de l’Agneau me paraît être le cœur de l’Apocalypse.

Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.
Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même;
et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur.
De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout puissant.
Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs.
Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil.
Et il cria d'une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu,
afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands.
Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et ê son armée. …

Et les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. 

Voici le grand combat, le combat d’Armageddon (V10). Pour définir simplement Armageddon disons qu’il est lieu du grand combat du bien et du mal,
à partir du moment où le Christ intervient. Un ange à l’encensoir d’orbénit la scène. L’encensoir  (V11) est au centre de la composition de ce combat
qu’il bénit et sa fumée monte en oblique vers Dieu, représentée comme dans les Trinités et comme Saint Jean le décrit.

un autre ange vint… ayant un encensoir d'or; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offrît, avec les prières de tous les saints, …devant le trône.
La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu.


Donc le Christ sur son cheval blanc, symbole de  pureté, s’attaque au mal. Ne soyez donc pas surpris de voir dans le mal certaines choses que nous avons vues
tout à l’heure dans le mal  Le Christ est peint comme il est décrit (les yeux en flamme, une épée sortant de la bouche, couronné, etc…) .
Il porte un manteau rouge (V12) symbole du sang de la bataille sur lequel est inscrit « seigneur des Seigneurs » et une tunique blanche (V13) pour la pureté sur laquelle est écrit Roi de Rois.
J’ai morcelé ou plus exactement j’ai rompu sa tunique avec deux morceaux « volants » pour évoquer en nous l’hostie rompue par le prêtre.
Ceci dans l’idée de bien faire comprendre la nature du sacrifice du Christ dans ce combat. Il s’agit du sacrifice suprême de l’Agneau.
Le Christ porte le sceptre de fer  (V14) que l’enfant avec la femme près de la vision du Dieu, porte. 
Les oiseaux que nous avons vu voler autour de la grande prostituée tout à l’heure sont maintenant plus visibles (V15)  et s’apprêtent à dévorer la chair de vaincus.
            Au dessous du Christ, avec le turban rouge, se trouve saint Michel (V16). Si sa représentation vous paraît surprenante c’est que nous sommes habitués à le voir en chérubin
en peu mièvre or lorsque l’on regarde les textes et la tradition saint Michel fait trois choses :
1/ il combat le dragon, 2/ il dirige les armées du Christ 3/ il pèsera nos âme au jour du jugement.
Pas vraiment un profil doux. C’est la raison pour laquelle je lui ai donné un aspect viril et mis une toque rouge rappelant le manteau rouge sang du Christ.
            En dessous vient l’armée des anges du Christ sur leur chevaux blancs. (V17) Le Anges sont souvent décrits avec une multitude d’yeux sur leurs ailes
. Je ne voulais pas m’ôter le plaisir de »jouer picturalement » avec les ailes (couleurs, motifs, or) Mais il fallait toutefois donner cette impression d’un regard « autre «  au spectateur
. J’ai alors choisi ces visages (V18) avec un œil de face et un de profil afin d’exprimer que la vision des Anges est autre
. De plus  cela me permettait d’échapper à la représentation conventionnelle de l’Ange à bouclettes…
            Suivent l’armée des Anges piétons. (V18b) Et en dessous le soleil noir (V19) qui va être couvert par les ailes-habits jaunes des anges.
            En haut les petits points blancs représentent les âmes (V20). D’après le texte, elles sont 144 000. Douze fois douze fois mille, soit la multitude. Et grâce au combat sacrifice du Christ, les âmes peuvent se rassembler ici en spirale et monter vers Dieu (V21) (dans sa description de Saint Jean). 
Il faut ici le redire fortement (et c’est le sens même de combat encensé par l’Ange) :
seul le combat et le sacrifice du Christ, permet à nos âmes d’homme de monter de manière dynamique vers Dieu.
           
… il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône … revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d'une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'agneau. … Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen!            

On comprend donc la part importante que j’ai  donnée à cette scène. Ceci permet la scène suivante de grande tendresse et de joie et en même temps génératrice de Vie : les Noces de l’Agneau.

             Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur. "
— Ce fin lin, ce sont les vertus des saints
Et l’ange me dit : " Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! "
Et il ajouta : " Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. "

La femme de l’apocalypse (V22) est la Vierge mais pas seulement, elle est l’Eglise mais pas seulement, elle est la chrétienté, mais pas seulement.
La Femme de l’Apocalypse est le principe fécondé, le transitus de la création, de l’Amour, celle qui donne Vie :
vie physique mais bien plus encore vie spirituelle, le creuset tendre  qui permet de reconnaître Dieu dans le sacrifice de son fils.
Pour que l’image prenne  en même temps  toute sa force et sa signification, l’Agneau immolé (V23) est l’époux, le fécondant.
Pour que cela soit, il faut une contradiction terrestre mais qui est indispensable au point de vue  théologique.
L’agneau est vivant, œil ouvert car  pour qu’un époux puisse féconder il faut qu’il soit vivant. 
Mais il est immolé  (V24) et son sang coule. Car si il n’est pas immolé, si son sacrifice n’est pas effectif, il ne peut donc sauvé l’humanité.
Nous avons donc cet oxymore de la vie terrestre: un agneau vivant  (mais)  immolé, affirmation que j’ai tenté de rendre sensible picturalement.
C’est une nécessité théologique  et voie divine (« qui veut sauver sa vie la perdra, et qui sacrifie sa vie à Dieu la sauvera »). Cette union qui donne la vie mérite bien tout l’or qui l’entoure…
En dessous cette grille métallique et ce carré rouge représentent le Millénium. (V25)

Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps…

Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée.

Le Millénium est un temps où le Faux-prophète et la Bête de la Mer peuvent être combattus et neutralisé  (V25)
Et où le Dragon peut être enfermé sans pouvoir être détruit. Aussi certains théologiens appellent–ils ce Millénium le temps de l’Eglise. En effet perpétuant et diffusant  le message du Christ,
l’Eglise peut permettre de tenter  d’empêcher la Bête de la Mer (incarnation du mal)  et l’Esprit du Mal  de nuire et d’enclore Satan. Mais l’Eglise ne peut détruire le Mal.
            Sinon cela se saurait.Et voici enfin la blanche pureté de Dieu  (V26)

Mais un feu descendit du ciel, et les dévora.

Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.

En bas de ce dernier panneau, voici la septième et dernière tête du dragon. Elle est fracassée (V27) et sombre au milieu des flammes noires dans l’étang de soufre (V28).
Par la béance de son crâne défoncé s’échappent des hommes (V29) (visages et corps) enfin libérés.
Et ils marchent vers le centre (en haut)  (V30) vers la Vision de Dieu. Et ils entrent dans le cercle de lumière qui peu  à peu couvre et efface tout pour resplendir.
La lumière est pure et se développe dans le seul cercle parfait de l’Apocalypse (hors les Béatitudes et la Trinité contemplative c.-à-d. les expression de Dieu).(V31)
On peut voir de grandes âmes couronnées (V32) (elle ont un profil humain car nous ressusciterons avec notre corps glorieux) et de nombreuses petites âmes (les petits points blancs)
qui venant de partout se massent à la gauche de l’image (V33), c’est à dire au plus près de la Vision de Dieu…
Nous avons fait le chemin qui va de la conversion du prologue pour dévoiler le combat du Bien contre le Mal, combat de tous les temps, passé, présent et à venir…
combat planétaire comme combat intérieur afin de nous approcher au final de la Vision de Dieu et d’affirmer que le Bien vaincra.